Il y a plusieurs mois j’ai réussi à piraté l’adresse steffi_stahl@hotmail.com qui se trouvait être dans le listing de Constantin Film comme vous le savez. Je n’avais aucune raison particulière de choisir cette victime, sinon que c’était un paris prometteur. J’ai ensuite utilisé cette adresse en écrivant entre les lignes qu’Emma Watson avait signé pour l’adaptation de Cinquante Nuances de Grey, en prenant soin de bien dissimuler l’information dans un email de courtoisie. Je n’avais aucun moyen de savoir si Constantin Film allait être victime d’une future attaque informatique. Lorsque Anonymous Germany les a piraté, ceux-ci ont d’abord publié le listing de Constantin Film. Il était essentiel d’en faire partit, puisque cela permettait qu’Anonymous prenne au sérieux l’information que j’avais glissé dans la quantité de courriers récupérés durant l’attaque informatique et qu’ils ont « découvert » la semaine suivante.
Ensemble des échanges entre mes lecteurs à propos des problèmes d’identité.
De Felix Liber
profession libérale | 17H29 | 02/04/2009 |
Le 2 avril il exprimait son point de vue à propos de l’Affaire Colonna
On ne peut comprendre l’affaire Colonna hors de son contexte corse et de la manière dont la Corse est traitée par l’Etat français, les différents gouvernements, et l’opinion publique.
Colonna est « le berger corse » ! Donc lâche et manquant à tout sens de l’honneur en n’avouant pas et en prenant la fuite(il n’a pris que le maquis ! ) ! Dreyfus lui était juif et l’armée française antisémite, ceux qui avaient pris sa défense étaient traités de traitres à la France. A quand le « boucher auvergnat » ou le « plombier alsacien » prend la fuite en refusant de rendre son disque dur à cause de la loi Hadopi ? !
Tout ceci est une gigantesque mascarade organisée par un Etat qui s’est arrogé le monopole « légal » de la violence, sous toutes ses formes, comme manière de gouvernement . A -t-on jamais demandé des comptes à Jean-louis Debré pour avoir organisé la conférence de presse clandestine du FLNC de Tralonca quand il était ministre de l’intérieur, les armes avaient été livrées pour la photo de Paris-match et les gendarmes réglaient la circulation ! Non, Debré est président du Conseil Constitutionnel, génial ! A l’époque des gendarmes de l’Elysée, c’était le capitaine Barril lui même qui faisait les livraisons avec en prime des valises de pognon !
Après ça, on ne peut plus s’étonner de rien des que la Corse est en jeux ! Colonna a eu bien raison de s’enfuir, un « berger corse “ est forcément coupable !
Un rapport de l’ONU , publié le 3 mars 2008 , conclut que ‘ malgré l’existence d’une importante législation anti-discrimination , les membres des communautés minoritaires en France sont victimes d’une véritable discrimination raciale, ancrée dans les mentalités et les institutions. Le refus politique de reconnaître ce problème a entravé l’adoption de mesures propres à garantir l’application des dispositions législatives pertinentes et à corriger les inégalités complexes qui se sont installées ’.
Le rapport de l’ONU précise ‘ qu’en dépit des recommandations des organes anti-discrimination de l’Union européenne et des Nations Unies ,les gouvernements français successifs ont maintenu la position selon laquelle il ne doit pas y avoir de reconnaissance officielle des caractéristiques ethniques, religieuses ou culturelles des citoyens ’.
Précisant que la France n’a toujours pas ratifié ‘ la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales ’ du Conseil de l’Europe ni ‘ la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ’ , le rapport de l’ONU conclut que le gouvernement français devrait :
‘ 1 – reconnaître l’existence de minorités nationales ou ethniques ,religieuses et linguistiques sur le territoire français et retirer sa réserve à l’article 27 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, concernant les droits des personnes appartenant à des minorités, et à l’article 30 de la Convention relative aux droits de l’enfant ;
2 – ratifier les instruments européens relatifs aux droits de l’Homme concernant les droits des minorités, notamment le Protocole numéro 12 à la Convention de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et la Convention-cadre du conseil de l’Europe pour la protection des minorités nationales. ’
Ce que vous décrivez sent l’émotion, celle de perdre les images de son enfance. Certains appelleront cela dépit, je l’appellerais tristesse. C’est en tout cas une émotion bien légitime.
D’ailleurs, les faits que vous présentez sont probablement authentiques. Et puis, il ne m’appartient pas de les discuter. Je n’ai jamais mis les pieds en Sardaigne, ni en Corse et il serait donc malvenu de ma part de vous contredire.
Par contre, à la lecture de vos paroles, je me suis dit plusieurs fois que ce qu’il se passe en Sardaigne se passe aussi ailleurs. Je pourrais vous parler des terrains communaux du hameau où j’habite car ces terrains sont pris d’assaut par des étrangers au hameau en moto-cross et autres engins qui détruisent le paysage. Je pourrais aussi vous parler de la vie des bergers dans nos montagnes dauphinoises. Ce n’est pas d’ailleurs une vie, mais une survie et les conditions de vie sont d’un autre siècle. Quant aux conditions plus favorables aux étrangers, c’est un argument que j’entends régulièrement. Enfin, je n’évoquerais même pas que nos belles maisons et nos terrains sont rachetés aisément par les riches lyonnais qui y font leur résidence secondaire. Ce que je décris pour ma région, et vous pour la vôtre, survient probablement partout ailleurs. La cupidité ne vise pas spécialement nos régions. On la retrouve ailleurs. La grande différence réside peut-être dans le fait que ma région n’a pas de frontière difficilement franchissable. Le brassage humain se fait depuis longtemps réduisant à pratiquement néant toute identité régionale… ce qui n’est pas le cas d’une île, corse ou sarde.
La différence, chère Tita, bien que la problématique de vos régions du “Nord” est à prendre en considération également, se situe au niveau du climat et des littoraux ! Les îles possèdent encore des trésors de falaises, plages, bosquets, fontaines, sauvages non encore détruits par la race humaine et sont bien évidemment fort convoités par ceux qui veulent y cacher leur vie luxueuse et/ou tapageuse et qui, bien évidemment veulent se retirer au soleil, vue sur l’horizon au bord de mer, bien souvent, mais de plus en plus, au fin fond des campagnes et au creux des montagnes, pour atteindre l’âge centenaire dans des endroits qu’ils savent non encore pollués par l’industrie ! D’autres encore, n’ont qu’une idée, se faire un maximum d’argent en transformant ces lopins de terre en résidences de quelques villettes amassées les unes contre les autres, entourées de minuscules jardins (pas même l’espace suffisant pour y planter un arbre !)qu’ils revendent à des prix “étrangleurs” à des pauvres gens qui n’ont qu’une aspiration, celle de devenir propriétaires pour échapper à leur étouffement dans leur minuscule appartement pour lequel ils payent un faramineux loyer, au sein de hauts immeubles ! Ces dits immeubles que l’on continue également à construire aux abords des grandes villes et dans lesquels on entasse nos jeunes pour les éloigner de leur famille et de leurs petits patrimoines durement gagnés et conservés par leurs anciens ! Sans parler des grandes surfaces qui se multiplient à une vitesse grand V ! Il ne restera plus que quelques jardins publics dont les municipalités se gorgeront d’avoir “généreusement offert à leurs concitoyens” qui verront leurs impôts augmenter pour leur entretien ! Sur les littoraux, on verra des barrières se dresser pour avoir accès aux plages ! Il ne restera plus que quelques chemins communaux qui pourront être empruntés par la population filtrée par des interdits en tous genres (voir sur mon site, l’article où je mentionne la sale aventure que vivent 4 touristes, en Sardaigne, arrêtés avec leurs appareils photos sur une plage publique aux abords de la villa de Berlusconi ! ) ! En Sardaigne, des générations d’anciens avaient planté des arbres de gineprie (dont les baies servent maintenant aux “requins” qui s’en sont emparés, à en faire le commerce du gin, fameux alcool très connu !!! Les terrains comprenant ces centaines d’arbustes sont interdits d’accès ! Les bergers avaient pour habitude de confectionner leur bâton, leurs instruments de musique, leurs sculptures avec leurs branches, car le bois de gineprie devient aussi dur que l’ébène, une fois seché ! Serait arrêtée et condamnée, désormais, toute personne ramassant ne serait-ce qu’une branche morte à terre !) ! Le peuple grec l’a bien compris car il l’a constaté à ses dépends, suite aux terribles incendies de 2003 (il me semble, puis de 2007) ! En effet, des immeubles et autres batisses ont vu le jour sur des terrains dénudés qui étaient autrefois des terres préservées et pseudo-protégées de par leurs rares spécimens floreaux, dont les promoteurs et constructeurs ont obtenu des permis alors que la législation promettait un interdit sur de très longues années !!! Bien évidemment, la population aux revenus modestes, déjà entassée dans les grandes villes, ne comprennent pas notre dilemne et nos cris d’alerte, car on ne leur montre que le côté “touristique” (comme le dit si bien Philippe Madelin) des lieux et cette dite population ne connaissant les lieux que par ce qu’en disent les médias et publicitaires, pense que les résidents sont des “rupins” à l’abri de soucis !!! Je me suis même entendue dire que la Sardaigne était une île de milliardaires (?!!!) !Ces lieux et sa population sont à défendre parce qu’ils sont les gardiens de sites qu’ils entretiennent et préservent, pour faire en sorte qu’ils demeurent encore accessibles à ceux dont les salaires sont plus que modiques et qui ont besoin d’air pur et de détente durant quelques mois de leur dure année de labeur et qui ont surtout besoin d’espérer pouvoir un jour, trouver des lieux de retraite paisible à la portée de leur maigre pension ! Je ne sais comment faire comprendre tout ceci mais le problème est grave, aussi grave que peuvent l’être les problématiques des indiens d’Amazonie qui voient leur territoire s’amenuiser petit à petit, toujours à coups d’incendies volontaires, de déboisements sauvages à outrance, d’extermination sournoise de la population à coups de transmissions de virus et de pulvérisations d’insecticides et pesticides !!! Je comprends ce que pourraient être amenées à penser les associations qui défendent les SDF et qui réclament que l’on construise plus de logements sociaux pour ces personnes mais les permis qui seraient octroyées pour ces immeubles ne signifie pas qu’ils seraient utilisés de toute manière pour loger effectivement ces personnes sans toits ! Je ne crois pas que de penser que ces situations de sans logements sont prioritaires (et ils le sont effectivement !!! D’autant que personne n’est à l’abri de se retrouver dans ce cas, de nos jours !) doit amener à ignorer la problématique que je vous expose ! Je pense que tout a un début et que la source de cette recrudescence de sans abris est cette problématique ! Ce n’est pas en appauvrissant et en faisant en sorte que ceux qui ont encore un petit patrimoine se trouvent également démunis à coups d’incendies, à coups de pollutions, à coups d’entourloupes, que l’on résoudra le problème des sans logis ! Bien au contraire, je pense qu’on court tout droit vers une aggravation du problème !!! Je ne suis qu’une simple femme, simple citoyenne et simple mère de famille et je ne peux qu’exprimer mes craintes en témoignant, en écrivant mes ressentis ici et là, et je ne comprends pas que les syndicats et partis politiques de tous bords n’agissent pas en exigeant officiellement (et en contrôlant, bien évidemment !) le respect, en tout premier lieu, des législations établies notamment en matière d’interdit de construction suite à des incendies.
Tita, Jean-Pierre Vernet ( Dauphiné)
Il s’adresse à Christina Bianca Troncia, qui parle de la Sardaigne
Bien que votre message fut repris plus haut, je vais me permettre d’y répondre ici.
Les îles possèdent encore des trésors de falaises, plages, bosquets, fontaines, sauvages non encore détruits par la race humaine et sont bien évidemment fort convoités par ceux qui veulent y cacher leur vie luxueuse et/ou tapageuse et qui, bien évidemment veulent se retirer au soleil, vue sur l’horizon au bord de mer, bien souvent, mais de plus en plus, au fin fond des campagnes et au creux des montagnes, pour atteindre l’âge centenaire dans des endroits qu’ils savent non encore pollués par l’industrie !
Je vous concède que ma région du “Nord” n’a pas vu sur la mer, mais il y a aussi des coins et des trésors naturels magnifiques (comme des plages ou des falaises tombant dans le Rhône) que les riches en nantis venant d’autres régions cherchent à s’offrir pour profiter d’un panorama vivifiant. Je retrouve donc le même phénomène que ce que vous décrivez.
D’autres encore, n’ont qu’une idée, se faire un maximum d’argent en transformant ces lopins de terre en résidences de quelques villettes amassées les unes contre les autres, entourées de minuscules jardins (pas même l’espace suffisant pour y planter un arbre !)qu’ils revendent à des prix “étrangleurs” à des pauvres gens qui n’ont qu’une aspiration, celle de devenir propriétaires pour échapper à leur étouffement dans leur minuscule appartement pour lequel ils payent un faramineux loyer, au sein de hauts immeubles !
Tout pareil. J’ai derrière chez moi un petit lopin de terre qui fut vendu (pas par moi) pour y construire 40 maisons… avec des jardins de mouchoir de poche.
Ces dits immeubles que l’on continue également à construire aux abords des grandes villes et dans lesquels on entasse nos jeunes pour les éloigner de leur famille et de leurs petits patrimoines durement gagnés et conservés par leurs anciens !
Pareil. Il y a des banlieues partout, où les jeunes s’entassent pour se rapprocher de leur travail de centre ville… en abandonnant derrière eux des maisons qui tombent finalement en ruine, etc…
Sans parler des grandes surfaces qui se multiplient à une vitesse grand V ! Il ne restera plus que quelques jardins publics dont les municipalités se gorgeront d’avoir “généreusement offert à leurs concitoyens” qui verront leurs impôts augmenter pour leur entretien ! Sur les littoraux, on verra des barrières se dresser pour avoir accès aux plages !
Je vois ça souvent. hélas : chemin privé, plage privé, etc.
Il ne restera plus que quelques chemins communaux qui pourront être empruntés par la population filtrée par des interdits en tous genres (voir sur mon site, l’article où je mentionne la sale aventure que vivent 4 touristes, en Sardaigne, arrêtés avec leurs appareils photos sur une plage publique aux abords de la villa de Berlusconi ! ) !
Je l’avais lu.
En Sardaigne, des générations d’anciens avaient planté des arbres de gineprie (dont les baies servent maintenant aux “requins” qui s’en sont emparés, à en faire le commerce du gin, fameux alcool très connu !!! Les terrains comprenant ces centaines d’arbustes sont interdits d’accès ! Les bergers avaient pour habitude de confectionner leur bâton, leurs instruments de musique, leurs sculptures avec leurs branches, car le bois de gineprie devient aussi dur que l’ébène, une fois seché ! Serait arrêtée et condamnée, désormais, toute personne ramassant ne serait-ce qu’une branche morte à terre !)
Ici, ce sont les noyers que les anciens ont planté et que les damnés de l’avarice interdisent d’accès au quidam.
Le peuple grec l’a bien compris car il l’a constaté à ses dépends, suite aux terribles incendies de 2003 (il me semble, puis de 2007) ! En effet, des immeubles et autres batisses ont vu le jour sur des terrains dénudés qui étaient autrefois des terres préservées et pseudo-protégées de par leurs rares spécimens floreaux, dont les promoteurs et constructeurs ont obtenu des permis alors que la législation promettait un interdit sur de très longues années !!! Bien évidemment, la population aux revenus modestes, déjà entassée dans les grandes villes, ne comprennent pas notre dilemne et nos cris d’alerte, car on ne leur montre que le côté “touristique” (comme le dit si bien Philippe Madelin) des lieux et cette dite population ne connaissant les lieux que par ce qu’en disent les médias et publicitaires, pense que les résidents sont des “rupins” à l’abri de soucis !!! Je me suis même entendue dire que la Sardaigne était une île de milliardaires (?!!!) !
Je vous accorde que je ne me suis jamais entendu dire que le Dauphiné était un pays de milliardaires. En même temps, les images d’Épinal ont la vie dure. Une portugaise de mes amies en déplacement en Belgique avait dû montrer ses bras pour prouver qu’elle n’était pas plus poilue que les autres. Heureusement, stéréotypes ne sont pas vérités.
Ces lieux et sa population sont à défendre parce qu’ils sont les gardiens de sites qu’ils entretiennent et préservent, pour faire en sorte qu’ils demeurent encore accessibles à ceux dont les salaires sont plus que modiques et qui ont besoin d’air pur et de détente durant quelques mois de leur dure année de labeur et qui ont surtout besoin d’espérer pouvoir un jour, trouver des lieux de retraite paisible à la portée de leur maigre pension ! Je ne sais comment faire comprendre tout ceci mais le problème est grave, aussi grave que peuvent l’être les problématiques des indiens d’Amazonie qui voient leur territoire s’amenuiser petit à petit, toujours à coups d’incendies volontaires, de déboisements sauvages à outrance, d’extermination sournoise de la population à coups de transmissions de virus et de pulvérisations d’insecticides et pesticides !!!
Vous mettez le doigt sur ce qui me semble être le noeud gordien : l’identité. Les Sardes ont encore une forte identité propre. Ils sont d’abord Sardes avant d’être Italiens. Pour un Dauphinois, ce n’a pas de sens. Il a éventuellement un accent (je l’ai) mais le brassage culturel autant que le brassage des populations ramènent son identité à “être français”. Il ne vit alors pas l’invasion des autres français comme une menace à sa culture et à son identité.
Ce n’est visiblement ni le cas des corses, ni le cas des sardes qui, eux, ont une identité forte (probablement dû à leur insularité). Qu’un riche corse achète un bout de terre en corse ne pose pas de soucis particulier. Mais que ce riche soit un continentaux, et voilà qu’un sentiment de vole apparait et de menace…
En Bref, au niveau des faits, il est probable qu’on ait les mêmes choses en Sardaigne ou en Dauphiné, mais le sens donné à ces faits n’est pas le même dû à l’intensité de l’identité.
Je comprends ce que pourraient être amenées à penser les associations qui défendent les SDF et qui réclament que l’on construise plus de logements sociaux pour ces personnes mais les permis qui seraient octroyées pour ces immeubles ne signifie pas qu’ils seraient utilisés de toute manière pour loger effectivement ces personnes sans toits ! Je ne crois pas que de penser que ces situations de sans logements sont prioritaires (et ils le sont effectivement !!! D’autant que personne n’est à l’abri de se retrouver dans ce cas, de nos jours !) doit amener à ignorer la problématique que je vous expose ! Je pense que tout a un début et que la source de cette recrudescence de sans abris est cette problématique ! Ce n’est pas en appauvrissant et en faisant en sorte que ceux qui ont encore un petit patrimoine se trouvent également démunis à coups d’incendies, à coups de pollutions, à coups d’entourloupes, que l’on résoudra le problème des sans logis ! Bien au contraire, je pense qu’on court tout droit vers une aggravation du problème !!! Je ne suis qu’une simple femme, simple citoyenne et simple mère de famille et je ne peux qu’exprimer mes craintes en témoignant, en écrivant mes ressentis ici et là, et je ne comprends pas que les syndicats et partis politiques de tous bords n’agissent pas en exigeant officiellement (et en contrôlant, bien évidemment !) le respect, en tout premier lieu, des législations établies notamment en matière d’interdit de construction suite à des incendies.
Justement, n’y a -t-il pas des élus sardes ou corses pour défendre les intérêts des corses ou des sardes ? Ce que vous exposez relèvent directement de leur mission… enfin, je crois.
De Mme Troncia ( Sardaigne)
Cher Tita !
Je comprends pertinemment que dans votre belle région, la problématique existe également ! J’ai pu aussi le constater en Auvergne mais à moindre pourcentage…à cause du climat !
Je vais répondre à quelques-uns de vos paragraphes !
Je vous cite : “Vous mettez le doigt sur ce qui me semble être le noeud gordien : l’identité. Les Sardes ont encore une forte identité propre….Qu’un riche corse achète un bout de terre en corse ne pose pas de soucis particulier. Mais que ce riche soit un continentaux, et voilà qu’un sentiment de vole apparait et de menace…”
Le problème d’identité et le sentiment d’invasion, existent, bien évidemment, depuis des siècles, si l’on s’en réfère à l’histoire, puisque la population corse et sarde a été envahie moult fois (par les maures, les africains, les espagnols et les romains ! D’où cette tendance maintenant à mettre en exergue leur identité propre face aux italiens, pour ce qui concerne le peuple sarde surtout !)! Les peuples sardes et corses ne sont donc pas paranoïaques lorsqu’ils se récrient contre l’invasion des riches continentaux, de nos jours, en se référant à ce qu’ont vécu et ont dû combattre leurs ancêtres, mais ils ont acquis une “clairvoyance” et ont pu constater les permissivités octroyées à certains et non à d’autres ! Pas d’amalgames, certains “riches” continentaux ont été parfaitement intégrés sur les 2 îles, simplement parce qu’ils ont su acquérir leurs biens immobiliers avec respect ! Sans flouer les vendeurs de ces dits-biens et surtout, en ne convoitant pas des sites qui sont depuis des décennies préservés et protégés ! En évitant aussi, de débarquer en conquérants et en respectant la culture d’autrui ! Contrairement à ce que laissent entendre certains médias journalistiques et autres, les peuples corses et sardes sont très hospitaliers et très ouverts sur la culture des autres peuples, celà fait partie intégrante de leur éducation reçue ! Lorque vous vous rendrez en Corse et en Sardaigne, vous pourrez constater que beaucoup de résidents sont des “pinsutti” (surnom affectueux qu’emploient les corses pour désigner français, italiens, marocains, russes, etc.) aux moyens plus ou moins modestes ! Ce qu’ils apportent avec humilité comme expériences est accueilli comme un enrichissement culturel complémentaire et, en retour, ils savent ne pas imposer leurs cultures et leurs manières de vivre ! Un juste équilibre s’établit très rapidement, tout simplement, en toute intelligence de part et d’autre ! De plus, et ceci se vérifie aussi hélas en France et surtout dans le Sud, trop de corses et de sardes ont dû quitter leur île pour aller travailler sur le continent s’ils ne voulaient pas que leur famille périclite ! De nos jours, certains ne peuvent même plus retourner voir leur famille et n’ont même pas les moyens financiers de garder un lien ne serait-ce que téléphonique et sont donc isolés ! Ce que je perçois, moi, comme un préjudice moral, une anormalité affective, et un préjudice pécunier !!! On peut rentrer vers sa région depuis Paris très rapidement maintenant avec le TGV ou avec son propre véhicule et à un coup raisonnable, ce qui n’est pas le cas pour les retours en Corse et/ou en Sardaigne qui ne peuvent se faire qu’au moyen des navires dont nous sommes tributaires du planning des allers/retours, ou des avions et le tarif pour ces traversées est le double voire le triple, si l’on insère son véhicule et le trajet jusqu’aux ports et aéroports ! Et je ne vais pas vous parler ici des frais engagés et des déplacements et séjours obligatoires sur le Continent italien, par exemple, lorsqu’un sarde doit se faire visiter et passer des examens pour contrôle d’un cancer !!! Il y aurait tant à dire sur les organisations sanitaires déployées sur l’île !!! Et qu’on ne me dise pas que c’est un choix que font ceux qui viennent sur le continent ! Non ! C’est une obligation !!! Sur les îles, rien n’est fait ou peu, pour permettre aux familles de rester unies, d’y vivre normalement avec les comodités essentielles, puisque peu d’ouvertures d’entreprises et peu de possibilités de créations d’entreprises ! Les professeurs spécialistes sur le plan médical, par exemple, ne se trouvent pas en Sardaigne! Seuls quelques-uns se déplacent et maintiennent des permanences très espacées en temps (il faut prendre rendez-vous très longtemps à l’avance (?!!!) pour avoir le privilège d’être examiné sur place et encore ! Puisque les équipements nécessaires manquent sur l’île, le déplacement des malades reste de vigueur !) ! Les élus locaux font ce qu’ils peuvent (selon les bords politiques et les élections sont peu souvent gagnées par les élus du peuple ! Comprenne qui pourra !) mais, bien évidemment, les peuples corses et sardes sont très patriotes et font entendre leurs voix…à leur manière, qui, pacifiquement qui moins pacifiquement ! Il devrait être tout naturel qu’un véritable dialogue s’établisse lorsqu’il y a des décisions à prendre concernant leur avenir, leur devenir, leurs problèmes au quotidien, et les problèmes d’environnement notamment (je pense au Padduc, par exemple) et, mais je ne me prononcerai pas ici, il y a bien souvent une sorte de déséquilibre dans la balance lors de ces “tables rondes” que les peuples s’efforcent de rétablir en se faisant entendre ! Malheureusement, la liberté d’expression et donc, la prise en compte de leurs avis, est bien souvent bafouée avec des moyens sournois ! Chacun essaie de défendre cette liberté à sa manière …mais ! ce n’est pas ici le débat !
Ceci étant dit, chère Tita, je vous remercie de l’intérêt que vous portez à nos soucis et de votre intervention qui tend à confirmer que la problématique existe et qu’elle ne vient pas de l’imagination d’une “scribaillonne” qui, effectivement, ne peut qu’exprimer ses ressentis au moyen de ses interventions écrites deci-delà !
Mme Marin
D’accord avec toi Christina pour dire que la Démocratie surtout en Corse est bien souvent bafouée ! La population est le plus souven consultée ou simplement informée une fois les décisions prises..
Plus grave encore, lorsqu’un projet de société comme le Plan d’ Aménagement et de Développement Durable de la Corse, engageant la Corse et les Corses pour les 30 ans à venir est élaboré en l’absence totale de consultation;
Ce projet, contraire aux intérêts de l aCorse, a d’ailleurs été retiré grâce à une mobilisation d’une partie de la population qui a fait entendre sa voix et a eu l’intérêt de susciter des débats même a postériori.
A ce propos je rappelle:
Que ce document prône une économie basée sur le tout-tourisme, ce qui implique du travail saisonnier, précaire, sous-qualifié, et la bétonisation des côtes.
L’économie « présentielle » favorisera la spéculation et la vie chère.
Les terres agricoles ne sont pas protégées.
La culture de ce pays ne fait pas partie des domaines prioritaires.
Un autre PADDUC devra être élaboré en faisant le choix d’une croissance qualitative qui implique de facto une politique foncière économe et productive.
Une telle politique est un outil de réconciliation avec l’activité touristique : elle traduit le passage de l’ère de la spéculation à court terme à celle d’une économie durable où la spéculation foncière fait place à la maîtrise de l’espace et de la production.
Il faut pour la Corse un véritable projet de développement durable qui prenne en compte la lutte contre les inégalités et la pauvreté, qui favorise le développement de notre agriculture, de notre outil de production afin d’assurer notre développement économique; Un PADDUC qui vise à conserver nos valeurs et notre identité, qui assure la protection de notre environnement et élaboré de manière démocratique.
Ce document important qui engage l’avenir de la Corse s’est enrichi de développements et de précisions.
Très largement refusé par une large partie de la population ( en atteste une pétition signée par 15 000 citoyens) ce projet est porteur d’inégalités sociales et territoriales, de déséquilibres démocratiques et de régression culturelle.
Il conduit à accentuer la crise économique et sociale que rencontre la Corse. Il n’anticipe pas la crise écologique que connait la planète et à laquelle notre île commence à être soumise.
C’est bien ici un sentiment de menace de tout ce qui constitue nôtre identité, sentiment de survie et non de menace d’invasion. Permettre aux Corses de continuer à vivre chez eux “normalement” ; développer leur économie, préserver leur environnement ….; Alors oui, certains passent pour des agitateurs contestataires ! Mais, à l’instar d’autres insulaires, nous nous battons pour notre “identité”parceque la menace constante nous y oblige;
nous ne sommes pas à vendre.
Je suis d’accord avec toi Christina quand tu dis que ” les peuples sardes et corses ne sont donc pas paranoïaques lorsqu’ils se récrient contre l’invasion des riches continentaux en se référant à ce qu’ont vécu et ont dû combattre leurs ancêtres, mais ils ont acquis une “clairvoyance” et ont pu constater les permissivités octroyées à certains et non à d’autres !
Sans flouer les vendeurs de ces dits-biens et surtout, en ne convoitant pas des sites qui sont depuis des décennies préservés et protégés ! En évitant aussi, de débarquer en conquérants et en respectant la culture d’autrui !”
Je suis hors débat mais c’est pas trop grave..??..
Merci pour ce dialogue.
Tita – Jean-Pierre Vernet, Dauphiné
Au risque de paraitre un obtus, je continue de croire à un phénomène essentiellement identitaire.
Dans nos pays, si un père décide de marier sa fille avec Monsieur “Machin” (hommage à Verlaine), sa fille a de forte chance de prendre la chose très mal et même de flirter avec la dépression. Après tout, ce qu’elle subit, elle ne l’a pas choisi. Par contre, si un chinois décide de marier sa fille, cette dernière sera bien moins triste, simplement parce que l’identité se cristallise moins sur l’individu que la famille ; Et en tant que membre de cette famille, elle participe (même illusoirement) à la décision d’épouser Monsieur Machin.
Sur le continent, on peut sans aucun doute trouver des personnes fières de leur identité régionale. Cependant, la plupart des gens partagent l’identité nationale. Ils ne se perçoivent alors pas victime des décisions politiques prises par ceux qu’ils considèrent être leurs élus, fussent-ils ceux d’une capitale comme Paris (Paris étant parfois présenté comme une ville qui impose ses lois à tout un pays).
Quoi qu’il en soit, une identité forte n’est pas nécessaire pour percevoir des injustices. Les passe-droits des notables (ou pis encore : des parachutés) laisse un goût amer. Ce gout est amère d’injustice sur le continent, mais il est, à vous lire aussi, amère de préjudice et de menace pour les insulaires et ceux qui ont une forte identité régionale car il y a menace de leur culture propre par une exo-culture.
Maintenant, à vous lire aussi, je me rends compte qu’il y a un autre phénomène. Quand je faisais mes études, je restais coi devant la souffrance de mes camarades des contrées lointaines. Je pense par exemple à une étudiante venant de Guadeloupe. Le monopole d’Air-France permettait à cette compagnie d’imposer des prix plutôt énormes, ce qui, dans la pratique, interdisait à cette jeune fille de pouvoir simplement rentrer pour les fêtes.
Il est donc certain que la situation géographique de la corse et de la Sardaigne invite les ploutocrates à s’enrichir sur le dos des autochtones qui veulent voyager et des touristes qui y vont.
Ces deux points étant, dit, la question centrale est la suivante. Cette situation politico-économique, est-elle voulue ? En d’autres mots, dans le cas de la Corse ou de la Sardaigne, existe-t-il ou n’existe-t-il pas une intention de colonisation ou de réduction des pouvoirs locaux par une instance supérieure ?
Si oui, cela implique implicitement que l’instance supérieure (l’Etat ou ceux qui le servent) distingue bien les Italiens des Sardes comme deux entités différentes -ou les corses des Français… un peu comme on distinguait jadis les français des arabes quand l’Algérie était française…
Pour le cas de la Corse, la question se pose réellement étant donné que le “peuple” français fait déjà du racisme anti-corse. Cela démontre qu’il se différencie du peuple corse. Comme l’Etat français est composé de français (qui partagent donc probablement le même stéréotype), la question d’un néo-colonialisme ou d’un contrôle du peuple corse se pose. Mais qu’en est-il pour les Sardes ?
Notez au passage que si la réponse est oui, cela peut (dans une certaine mesure) légitimer certaines actions dites illégales (puisque l’illégalité n’est autre que le refus de se soumettre aux lois du pays colonisateur).
En fait, avoir une réponse objective à cette question n’est pas essentiel pour comprendre. Il suffit de savoir ce qu’en croit les uns et les autres. Si les Corses sont persuadés d’être sciemment les victimes d’un Etat qui cherche à les réduire à néant, cela suffit à comprendre leur actions et leurs émotions. Il n’est pas même nécessaire que l’Etat cherche réellement à les réduire.
A vous lire, je subodore que les Sardes se proposent aussi l’affirmative comme réponse à cette question. Est-ce que je me trompe ?
Christina
Le fait qu’il y ait endo-culture pour les français (les décisions les concernant venant de membres partageant leur identité) et exo-culture pour les corses et les sardes explique aussi le sentiment de paranoïa. Les continentaux ne comprennent pas “la réticence” des insulaires et les insulaires ne comprennent pas l’indifférence des continentaux. C’est pour cela que je pense que le phénomène est essentiellement identitaire dans sa gestion même si la gestion porte sur des faits de spoliations par les ploutocrates, (spoliation que l’on retrouvent de partout).
Christina 0909
La terre et l’identité : poursuite du dialogue entre Tita et Christina
#Je voudrais juste, pour étoffer ma thèse sur le racisme des continentaux vis-à-vis des insulaires que je mentionne sur mon dernier commentaire, ajouter cet extrait tiré d’un commentaire déposé par un certain Félix Liber (voir l’URL : http://www.rue89.com/philippe-madelin/2009/04/02/la-fuite-argument-anti-colonna-sans-fondement-juridique?page=1#commentaires) :
« Un rapport de l’ONU , publié le 3 mars 2008 , conclut que ‘ malgré l’existence d’une importante législation anti-discrimination , les membres des communautés minoritaires en France sont victimes d’une véritable discrimination raciale, ancrée dans les mentalités et les institutions. Le refus politique de reconnaître ce problème a entravé l’adoption de mesures propres à garantir l’application des dispositions législatives pertinentes et à corriger les inégalités complexes qui se sont installées ’.
Le rapport de l'ONU précise ‘ qu'en dépit des recommandations des organes anti-discrimination de l'Union européenne et des Nations Unies ,les gouvernements français successifs ont maintenu la position selon laquelle il ne doit pas y avoir de reconnaissance officielle des caractéristiques ethniques, religieuses ou culturelles des citoyens ’.
Précisant que la France n'a toujours pas ratifié ‘ la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales ’ du Conseil de l'Europe ni ‘ la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ’ , le rapport de l'ONU conclut que le gouvernement français devrait :
‘ 1 – reconnaître l'existence de minorités nationales ou ethniques ,religieuses et linguistiques sur le territoire français et retirer sa réserve à l'article 27 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, concernant les droits des personnes appartenant à des minorités, et à l'article 30 de la Convention relative aux droits de l'enfant ;
2 – ratifier les instruments européens relatifs aux droits de l'Homme concernant les droits des minorités, notamment le Protocole numéro 12 à la Convention de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales et la Convention-cadre du conseil de l'Europe pour la protection des minorités nationales. ’
Ceci tombe à point nommé pour éclaircir ce que je tente d'exprimer ! Il n'y a, je pense, rien d'autre à ajouter !!!