fiction : A midi, Versailles brûlera

Thriller  : Philippe Madelin et Yves Ramonet

Editions de l’Archipel

Après son action d’éclat pour sauver Paris du péril fasciste, Strelli a été nommé à la direction du renseignement de la DGSE, avec le grade de Lt-colonel, chargé du dossier ultrasensible des sectes étrangères. Il tient cette promotion pour une mise au placard, qu’il n’apprécie pas. Mais il est souvent appelé en consultation par le Premier Ministre, René Haller : depuis la libération de Paris, les deux hommes sont devenus amis intimes, l’homme politique n’oublie pas qu’il doit probablement son ascension finale à l’officier.
Or Haller est obsédé par une préoccupation majeure : la criminalisation galopante des sociétés occidentales. Des informations concordantes permettent de constater que, dans toute l’Europe, les mafieux de tous bords cherchent par les moyens les plus divers — chantage, meurtre, corruption, infiltration… — à étendre leur emprise sur les organes politiques au plus haut niveau. Certes ils ont échoué en Italie, mais, en Turquie, ils avaient déjà réussi à placer le gouvernement sous influence. Des indices tendent à identifier leurs actions d’infiltration en Belgique, en Hollande, au Luxembourg, en Italie de nouveau, en Autriche, dans les rouages de la Communauté européenne. Et même en France où « l’esprit mafieux » imprègne largement la vie politique à des niveaux très élevés. Ecarter cette menace est le défi des prochaines années, un défi d’autant plus difficile à relever que les pays européens ne sont absolument pas armés pour lutter contre cette menace criminelle.
Un paradigme de leurs ambitions : la phobie des mafias à l’encontre de l’Euro et de tout ce qu’il représente, une véritable union politique et économique européenne sonnerait le glas de leurs trafics multiples, cigarettes, drogue, argent sale, traites des femmes, vrais et faux tableaux, fraude fiscale, tout ce qui peut rapporter gros dans l’économie parallèle, en évitant les contraintes et les règles du monde normal organisé pour briser leur expansion.
Haller se souvient de l’expérience déjà acquise par le Lt-colonel Strelli : il lui confie une mission d’investigation générale, pour tenter d’en savoir plus. Pour faire plus vrai, et disposer des meilleurs conseils techniques, l’officier se fait accompagner par le capitaine (inspecteur principal) Margaux Villaret qui, elle aussi végète dans un bureau du Ministère de l’Intérieur, à la sous-direction de la Recherche des RG.
Ils décident de commencer par l’Autriche, par Klagenfurt, une petite ville qui sert notoirement de point de rencontre entre les mafias italiennes et les criminels originaires des pays de l’Est.
Ont-ils perdu la main ? En tout cas, ils ne sont pas capables d’éviter un traquenard, ce qui parait être une banale agression en pleine rue, à la sortie d’un restaurant, la nuit. Strelli met en déroute les deux hommes qui l’ont attaqué. Mais pas assez vite pour porter secours au capitaine Villaret : elle gît inanimée sur le trottoir. Secours, hôpital : la jeune femme est plongée dans un coma profond. Elle est rapatriée vers la France par avion spécial jusqu’à Villacoublay.
Strelli, fou de douleur et de rage, se fait rappeler à l’ordre par ses supérieurs hiérarchiques lorsqu’il prétend qu’ils ont été « balancés » par un traître, il y aurait une taupe quelque part dans le service. David Strelli est complètement déstabilisé, il se cabre, en pleine paranoïa et décide de prendre un congé sans solde. Pour avoir tout le temps pour retrouver les commanditaires de cet « assassinat ».
Sa rage est à son comble lorsqu’il constate que sa hiérarchie ne fait rien pour le retenir. Jalousie : ses succès passés et l’amitié que lui porte le Premier Ministre, ont été mal acceptés pour certains de ses chefs et collègues, David comprend un peu mieux pourquoi il avait été mis au placard.

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