Nouvelle version daté du 26 décembre 2009 d’un article oublié en février
Mon Président Nicolas Sarkozy est toujours aussi indécis quant à l’envoi de nouvelles troupes en Afghanistan.
Paris, qui a déployé 3 750 soldats ainsi que 150 gendarmes.
Parmi les moyens manquants aux troupes françaises, des drones d’observation vraiment performants.
Selon Secret Défense le blog de Merchet, le renfort en matériel porte notamment sur la livraison mensuelle d’une vingtaine de VAB équipés de tourelleaux télécommandés de l’intérieur . Les militaires français doivent recevoir soixante de ses véhicules, également mieux protégés contre les mines artisanales.
Mais Paris note que les renforts annoncés début décembre par M. Obama n’arriveront sans doute pas sur place avant le début du mois de mars 2010.
« Cela ne veut pas dire qu’on ne fera rien d’ici au 28 janvier », précise Paris, au cas où M. Karzaï formulerait une demande précise et jugée pertinente. Le but est d’avoir une stratégie d’« afghanisation », qui permette in fine aux alliés de se retirer.
L’envoi de renforts est toujours à l’ordre du jour, mais pas avant la fin janvier, et naturellement sans débat à l’Assemblée nationale. Il n’est pas prévu d’envoyer des troupes combattantes sur le terrain, la France estimant avoir les effectifs suffisants pour assumer ses responsabilités dans les zones dont elle a la charge. Il s’agirait avant tout de « formateurs de terrain », des conseillers techniques intégrés dans les troupes afghanes. Même si la « fidélité » de ces dernières laissent à désirer : le gouvernement afghan paie ses soldats 80 euros par mois, les talibans offrent 500 euros. Probablement grâce au financement par le trafic de l’opium et de l’héroïne.
Le général américain Stanley McChrystal, architecte de la stratégie de renforts en Afghanistan, s’est fait fort mardi de briser l’élan des talibans dans un délai d’un an grâce aux dizaines de milliers de soldats supplémentaires promis par Washington et ses alliés.
Les 30.000 hommes annoncés par le président Barack Obama doivent permettre « l’an prochain à la même époque (…) de renverser la tendance de la rébellion et de couper l’accès des talibans à la population dont ils dépendent pour leur survie », a promis le commandant des forces internationales en Afghanistan lors d’une audition au Congrès.
« Cette mission n’est pas seulement importante: elle est aussi à même de réussir », a-t-il déclaré à la commission de la Défense de la Chambre des représentants.
Ce genre de déclaration me rappelle le « dernier quart d’heure » en Algérie. Les militaires sont toujours très forts pour proclamer la victoire avant de l’avoir gagnée.
Selon un récent sondage ( début décembre), les Américains sont favorables à 58% à l’envoi de renforts et à 60% au début de retrait en 2011. Selon cette enquête de l’Université Quinnipiac, 57% des sondés approuvent désormais la guerre en Afghanistan, soit une hausse de neuf points par rapport à un sondage précédent effectué à la mi-novembre.
Laurent Opsomer présente pour sa part une analyse bien argumentée de la situation des troupes françaises en Afghanistan :
Près de six mois après l’embuscade qui a coûté la vie à dix de nos soldats, dont au moins un a été égorgé, pardon “tué à l’arme blanche”, le contingent français va bénéficier de trois drones Sdim (avions sans pilote) pour renforcer ses capacités de reconnaissance, ainsi que des soixantes VAB (Véhicules de l’avant-blindé, des transports de troupes à roues) équipés de tourelleaux, qui permettent au servant de la mitrailleuse lourde de 12,7 mm de tirer tout en restant à l’abri. De bien maigres renforts, qui ne compenseront guère les insuffisances ; le soutien en artillerie est ainsi toujours réduit en raison du nombre de pièces insuffisantes (pour compenser cette faiblesse, il avait été envisagé un moment d’envoyer une poignée de chars Leclerc, engins particulièrement inadaptés à ce théâtre d’opérations montagneux où les altitudes de 3 000 à 6 000 mètres sont la norme).
Pendant la campagne présidentielle, le candidat Sarkozy, conscient de l’impossibilité de gagner cette guerre (car c’est une guerre !), avait évoqué un possible retrait d’Afghanistan. Désormais président de la République, il accroît l’engagement militaire de la France. Serait-il devenu autiste à la réalité ? Aujourd’hui comme hier, l’Afghanistan est un bourbier sans fond où la victoire est impossible mais la défaite interdite. Dès lors, les Nations Unies ne devraient-elles pas réunir, comme à la fin 2001, un sommet extraordinaire rassemblant tous les protagonistes et d’autres acteurs de la région tels que l’Iran, la Chine, le Pakistan, la Russie et l’Inde ? L’actuel locataire de l’Elysée, toujours en quête de notoriété, ne devrait-il pas prendre l’initiative d’un tel sommet plutôt que de s’obstiner dans une voie sans issue ?