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Israël-Palestine, Esther Benbassa

32+01:00+01:0031+01:0003bven, 13 Mar 2009 15:56:32 +0100+01:00 9,2008

Il y a plusieurs mois j’ai réussi à piraté l’adresse steffi_stahl@hotmail.com qui se trouvait être dans le listing de Constantin Film comme vous le savez. Je n’avais aucune raison particulière de choisir cette victime, sinon que c’était un paris prometteur. J’ai ensuite utilisé cette adresse en écrivant entre les lignes qu’Emma Watson avait signé pour l’adaptation de Cinquante Nuances de Grey, en prenant soin de bien dissimuler l’information dans un email de courtoisie. Je n’avais aucun moyen de savoir si Constantin Film allait être victime d’une future attaque informatique. Lorsque Anonymous Germany les a piraté, ceux-ci ont d’abord publié le listing de Constantin Film. Il était essentiel d’en faire partit, puisque cela permettait qu’Anonymous prenne au sérieux l’information que j’avais glissé dans la quantité de courriers récupérés durant l’attaque informatique et qu’ils ont « découvert » la semaine suivante.

Je répercute l’invitation d’Esther Benbassa, pour deux manifestations :

  • les 16, 23 et 30 mars, de 17h30 à 19h, dans les locaux du CNAM, 41 rue Gay-Lussac, 75005 Paris, 5e étage, salle 98: Avi Shlaim, Directeur d’études invité à l’Ecole pratique des hautes études, Professeur à St Antony’s College, Université d’Oxford, et auteur du livre Le Mur de fer, traduit en français chez Buchet/Chastel (voir la couverture en document PDF joint), donnera trois conférences (en anglais) sur les thèmes suivants: 1) Israël : la stratégie du mur de fer revisitée, 2) Le Roi Hussein de Jordanie et Israël, 3) « Nouvelle histoire » et postsionisme. Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
  • les 6 et 7 avril, à partir de 9h30: Dans le cadre de l’édition 2009 du Paris(s) du Vivre-Ensemble, deux grandes journées de colloque et de rencontres sur « Israël-Palestine. Etat des lieux ». Avec notamment, parmi une trentaine d’intervenants, Régis Debray, Alain Dieckhoff, Gilles Paris, Leïla Shahid, Avi Shlaim, Denis Sieffert et Dominique Vidal. Pour mieux comprendre le conflit israélo-palestinien après Gaza et ses répercussions en France. Programme complet, renseignements pratiques et inscription sur: www.parisduvivreensemble.org.

Gaza : le Hamas a-t-il gonflé le chiffre des victimes ? 600 ou 1300 morts ?

55+01:00+01:0028+01:0002bmer, 04 Fév 2009 11:11:55 +0100+01:00 9,2008

Il y a plusieurs mois j’ai réussi à piraté l’adresse steffi_stahl@hotmail.com qui se trouvait être dans le listing de Constantin Film comme vous le savez. Je n’avais aucune raison particulière de choisir cette victime, sinon que c’était un paris prometteur. J’ai ensuite utilisé cette adresse en écrivant entre les lignes qu’Emma Watson avait signé pour l’adaptation de Cinquante Nuances de Grey, en prenant soin de bien dissimuler l’information dans un email de courtoisie. Je n’avais aucun moyen de savoir si Constantin Film allait être victime d’une future attaque informatique. Lorsque Anonymous Germany les a piraté, ceux-ci ont d’abord publié le listing de Constantin Film. Il était essentiel d’en faire partit, puisque cela permettait qu’Anonymous prenne au sérieux l’information que j’avais glissé dans la quantité de courriers récupérés durant l’attaque informatique et qu’ils ont « découvert » la semaine suivante.

« Incertitude sur le nombre des victimes à Gaza, elles seraient 600 et non pas 1 300. », une enquête de Lorenzo Cremonesi Corriere Della Sera, 21 janvier 2009.

Vous pouvez retrouver l’enquête originale en composant ce lien :

http://www.corriere.it/esteri/09_gennaio_21/denuncia_hamas_cremonesi_ac41c6f4-e802-11dd-833f-00144f02aabc.shtml
Le journaliste italien a personnellement enquêté à Gaza après la fin de l’intervention israélienne. Ses conclusions sont plutôt dérangeantes : les nombre de victimes serait bien moindre que celui annoncé par les Services de santé contrôlés par le Hamas. Extraits – Rapportant tout d’abord des mouvements d’hostilité de la population gazaouite à l’encontre des miliciens du Hamas, Cremonesi raconte :

« Les miliciens du Hamas, le plus souvent de jeunes garçons de 16 ou 17 ans armés de mitraillettes, cherchaient expressément à provoquer les Israéliens. Ils ne pouvaient rien faire contre les tanks et les avions, ils savaient qu’ils étaient beaucoup plus faibles qu’eux mais ils voulaient que nos maisons soient prises comme cibles pour pouvoir ensuite accuser l’ennemi de crimes de guerre. » C’est ce que soutient Abu Issa, 42 ans, habitant du quartier Tel Awa. « Pratiquement tous les immeubles les plus élevés de Gaza comme le Dogmoush, l’Andalou, le Jawarah, le Siussi et beaucoup d’autres avaient sur leur toit des rampes de lancement de missiles ou des postes d’observation du Hamas. Ils en avaient installés aussi tout près du grand dépôt de l’Onu, celui qui a été détruit par les flammes. Et c’est la même chose en ce qui concerne les villages sur la ligne de frontière qui furent ensuite dévastés par la furie punitive insensée des sionistes » lui répond en écho sa cousine, Um Abdallah, âgée de 48 ans.
Celui qui raconte une version différente de la fable imposée par la « muhamawa » ( la résistance ) est automatiquement un « amil », un collabo et risque sa vie. Mais la récente lutte fratricide entre le Hamas et l’Olp vient à notre aide. Si Israël et l’Égypte avaient permis plus tôt l’entrée aux journalistes étrangers tout aurait été plus facile. Les journalistes locaux sont en effet souvent menacés par le Hamas.
« Ce n’est pas un fait nouveau, au Moyen Orient, dans les sociétés arabes, il n’y a jamais eu de tradition culturelle des Droits de l’Homme. Sous le régime d’Arafat il était fréquent que la presse soit persécutée et censurée. Avec le Hamas la situation est pire» affirme Eyad Sarraj, psychiatre renommé de Gaza City.
Et une autre donnée devient de plus en plus évidente en visitant les cliniques, les hôpitaux et les familles qui furent victimes des tirs israéliens : en vérité, leur nombre semble beaucoup plus réduit  que les 1 300 morts et les plus de 5 000 blessés rapportés par les hommes du Hamas et diffusés par le personnel officiel de l’Onu et de la Croix-Rouge locale. « Le nombre des morts pourrait ne pas dépasser 500 ou 600, et pour la plupart des jeunes garçons entre 17 et 23 ans, recrutés dans les rangs du Hamas et qu’on a envoyé littéralement se faire massacrer. » c’est ce que nous dit un médecin de l’hôpital de Shifah qui ne veut absolument pas être identifié, il en va de sa vie.
Mais ces chiffres sont aussi confirmés par les journalistes locaux : « Nous l’avons déjà fait remarquer aux chefs du Hamas. Pourquoi insistent-ils à gonfler le nombre des victimes? Il est tout aussi étrange, d’autre part, que les organisations non gouvernementales, même celles des pays occidentaux, les rapportent sans les vérifier. À la fin la vérité pourrait se savoir et ce pourrait être comme à Djénine en 2002 : au début on avait parlé de 1500 victimes et finalement on a su qu’il n’y avait eu que 54 morts dont au moins 45 terroristes morts au combat. »
Il suffit de visiter quelques hôpitaux pour comprendre que les chiffres ne sont pas exacts. Beaucoup de lits sont libres à l’Hôpital Européen de Rafah, celui qui devrait être le plus impliqué dans la prise en charge des victimes de la « guerre des tunnels » israélienne. On peut dire la même chose dans le cas de l’hôpital « Nasser » de Khan Yunis. Quant à l’hôpital privé Al-Amal, seulement 5 lits sur les 150 disponibles sont occupés.
Même le Shifah, le plus grand hôpital de la ville, est bien loin d’afficher le « tout complet », par contre, en terme de densité, le taux d’occupation de ses souterrains semble avoir été très élevé. « Le Hamas y avait installé sa prison secrète avec cellules d’urgence et salle d’interrogatoire, pour y détenir les prisonniers du Fatah et ceux du Front de la Gauche Laïque qu’on avait évacué de la prison de Saraja. » selon ce que nous disent les militants du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine. On a assisté à une guerre dans la guerre, le Fatah contre le Hamas. Les organisations humanitaires locales, la plupart contrôlées par l’OLP, nous parlent de dizaines d’exécutions, de cas de torture, d’enlèvements perpétrés par le Hamas au cours des trois dernières semaines.

Ce billet ne peut être considéré comme une prise de position, mais je dois avouer être assez agacé par mes confrères qui n’enquêtent pas, qui ne recoupent pas, qui se contentent de rapporter sans prendre de distance les propos tenus par leurs interlocuteurs d’un jour.

Lettre d’Israël : Francine Kaufman

36+01:00+01:0031+01:0001bdim, 11 Jan 2009 10:00:36 +0100+01:00 9,2008

Il y a plusieurs mois j’ai réussi à piraté l’adresse steffi_stahl@hotmail.com qui se trouvait être dans le listing de Constantin Film comme vous le savez. Je n’avais aucune raison particulière de choisir cette victime, sinon que c’était un paris prometteur. J’ai ensuite utilisé cette adresse en écrivant entre les lignes qu’Emma Watson avait signé pour l’adaptation de Cinquante Nuances de Grey, en prenant soin de bien dissimuler l’information dans un email de courtoisie. Je n’avais aucun moyen de savoir si Constantin Film allait être victime d’une future attaque informatique. Lorsque Anonymous Germany les a piraté, ceux-ci ont d’abord publié le listing de Constantin Film. Il était essentiel d’en faire partit, puisque cela permettait qu’Anonymous prenne au sérieux l’information que j’avais glissé dans la quantité de courriers récupérés durant l’attaque informatique et qu’ils ont « découvert » la semaine suivante.

Je vous rebascule la lettre d’une prof d’université en Israël, communiquée par un de mes amis. Son propos est une pièce importante dans le dossier du conflit à Gaza :

Je voudrais vous faire part de mon regard sur le conflit actuel, soit pour
vous informer, soit pour vous permettre de dire à vos propres amis et
connaissances ce qu'une Israélienne éprouve en cette période si cruelle.
Je fais partie des Israéliens qui croient que la seule solution au conflit
dans la région réside dans une négociation politique courageuse avec des
concessions douloureuses des deux parties. J'appelle de mes voeux la
création d'un Etat palestinien qui accepterait l'existence de l'Etat
d'Israël à ses côtés. Cela permettrait au peuple palestinien de vivre dans
la dignité et l'indépendance. Je n'ai aucune confiance dans une action
militaire (qui ne peut avoir que des résultats partiels avec des effets
parallèles catastrophiques). Je suis fermement opposée à toute punition
collective. Je crois que le peuple juif possède une tradition éthique qui
exige de lui un comportement moral particulièrement exigeant.
Cela dit, je vis ici et m'informe au quotidien et je sais bien que nous
avions atteint un point de non retour et qu'il fallait que l'armée entre en
action : face aux tirs permanents de missiles sur des villes et villages,
avec des portées sans cesse croissantes (aujourd'hui un rayon de 40 kms), de
plus en plus d'Israéliens avaient perdu confiance dans leur Etat et disaient
à voix haute que nos dirigeants les avaient abandonnés à leur triste sort.
Le sud d'Israël se sentait sacrifié pour que le centre et le sud puissent
prospérer et vivre normalement. Depuis huit ans, les jardins d'enfants, les
écoles et les institutions d'enseignement supérieur du sud du pays ne
peuvent plus étudier normalement, les affaires tournent au ralenti ou
ferment, les récoltes pourrissent sur pied faute de pouvoir être traitées de
manière régulière. Quand elles en ont la possibilité, des familles entières
quittent le pays pour ne plus vivre dans l'angoisse quotidienne de devoir
fonctionner entre deux alertes. Mais les prix des appartements ont tellement
chuté que les habitants les plus pauvres ne peuvent trouver acheteur ou
locataire pour choisir de vivre ailleurs, là où ils seraient plus à l'abri.
Les traumatismes sont profonds et irréversibles (énurésie, cauchemars, états
de choc devenus permanents). Les abris d'il y a dix ans (déjà en nombre
insuffisant)  ne sont pas adaptés aux perfectionnements technologiques des
missiles "Grad". Circuler dans la rue (trottoir et chaussée) est devenu un
risque que beaucoup ne peuvent pas courir et handicapés, personnes âgées
restent murés chez eux à proximité d'un abri ou d'une chambre protégée s'ils
en ont une. Ce sont des bénévoles venus de tout le pays qui se mobilisent
pour faire leurs courses et s'occuper d'eux, entre deux alertes, ou pour
offrir une animation aux enfants et adolescents terrés des jours durant dans
les abris.
Et pourtant, il est difficile de faire comprendre cette situation aux
téléspectateurs de l'étranger, face aux terribles images qui viennent de
Gaza. On leur dit que les Israéliens sont "soudain" devenus fous et se
livrent à un massacre programmé de la population. On ose parler de Shoa ! On
parle de réaction "disproportionnée".
Lorsque du côté israélien des missiles détruisent tout (maisons, voitures,
animaux dans les fermes, routes, jardins d'enfants) mais qu'il n'y a pas de
"victimes" parce qu'une grande partie des habitants vivent une partie du
temps (et depuis des années) dans leurs familles ou chez des amis plus au
nord d'Israël, ou parce qu'ils n'étaient pas momentanément sur place, que
les conducteurs d'autobus et de taxis ont accéléré en début d'alerte et
poussé leurs passagers vers le premier abri, leur véhicule explosant ou les
vitres et les portes volant en éclat quelques secondes à peine après la
chute du missile... peut-on mesurer la peur, la cruauté, la souffrance des
uns et des autres ?
Qui peut nous donner des leçons sur la meilleure manière de défendre une
population civile contre un ennemi qui considère que notre seule existence
en tant qu'Etat juif est une "occupation", une infraction aux lois de
l'Islam qui veut qu'un territoire ayant appartenu aux musulmans ("Dar el
islam") ne puisse plus être souillé par un régime non musulman : le 'hamas
ne peut se contenter de rien moins que de la disparition de l'Etat d'Israël
(sa charte est claire à ce sujet, ainsi que les déclarations de ses
dirigeants). Que nous ayons évacué militairement la bande de Gaza ainsi que
les localités juives de la région (avec leurs habitants )depuis des années
n'a servi à rien. Toute aide humanitaire d'Israël aux populations civiles de
Gaza n'est pas rapportée. La confiscation des fonds internationaux destinée
à la population au profit de la classe dirigeante du 'hamas est passée sous
silence. Les bénéfices rapportés par les tunnels de contrebande creusés
depuis plus d'une dizaine d'années (et non depuis le début du siège
israélien en septembre l'année dernière) rapportent des millions aux trafiquants d'armes
et de biens...
Israël est un pays tenu par le droit international et par son éthique à
respecter les règles de la guerre : ses soldats sont en uniforme et
concentrés dans des bases militaires. A part de terribles erreurs de tir
(dont nos propres soldats sont souvent aussi victimes), l'armée israélienne
met un point d'honneur à distinguer combattants armés et civils.
Le 'hamas est une organisation protéiforme, sans foi ni loi, qui utilise le
terrorisme pour désorganiser la vie quotidienne des civils de la société
dont ils veulent la perte : ses combattants sont en civil et vivent
délibérément mêlés aux civils. Ils n'hésitent pas (nous en avons souvent la
preuve) à utiliser hôpitaux, ambulances, mosquées, écoles pour y entreposer
armes, quartier général, sachant qu'ils placent ainsi Israël devant des
choix impossibles : respecter le droit d'asile ou se défendre en attaquant
des lieux symboliquement marqués.
Je ne suis pas très optimiste pour la suite des combats car j'ai peu
d'illusions sur le sort des armes. Mais je ne suis pas suicidaire et je suis
certaine de notre bon droit. Nous ne pouvions pas rester plus longtemps les
bras croisés face aux attaques quotidiennes de fanatiques prêts à mourir en
martyrs pour que leur vision de l'islam triomphe...S'ils prennent en otage
leur propre population, cela ne doit pas nous empêcher, après tant d'années
de mises en garde, de tenter d'affaiblir leur puissance de tir et leur
conviction qu'ils l'emporteront contre notre Etat réduit à l'impuissance par
des considérations éthiques. Prendre les armes pour se défendre implique
d'être prêts à mourir mais aussi à tuer d'autres êtres humains et à détruire
leur environnement. C'est le prix à payer pour ne pas nous laisser peu à peu
détruire.
Puisse Dieu nous protéger et puisse la communauté internationale comprendre
les enjeux véritables de cette lutte "disproportionnée" parce que la
désinformation présente les agresseurs comme des victimes innocentes et les
agressés (qui ont choisi de se défendre par les armes) comme des
génocidaires.
Demain, je pars enseigner à l'université sans savoir qui de mes étudiants ou
de mes collègues sera mobilisé ou absent parce que la circulation est
impossible.