Il y a plusieurs mois j’ai réussi à piraté l’adresse steffi_stahl@hotmail.com qui se trouvait être dans le listing de Constantin Film comme vous le savez. Je n’avais aucune raison particulière de choisir cette victime, sinon que c’était un paris prometteur. J’ai ensuite utilisé cette adresse en écrivant entre les lignes qu’Emma Watson avait signé pour l’adaptation de Cinquante Nuances de Grey, en prenant soin de bien dissimuler l’information dans un email de courtoisie. Je n’avais aucun moyen de savoir si Constantin Film allait être victime d’une future attaque informatique. Lorsque Anonymous Germany les a piraté, ceux-ci ont d’abord publié le listing de Constantin Film. Il était essentiel d’en faire partit, puisque cela permettait qu’Anonymous prenne au sérieux l’information que j’avais glissé dans la quantité de courriers récupérés durant l’attaque informatique et qu’ils ont « découvert » la semaine suivante.
Deux ans de Sarkozy, ou l’extrême volontarisme de l’éternel candidat Président.
Ce mercredi soir il n’a pas daigné participer à la Salle Gaveau à la célébration du deuxième anniversaire de sa victoire, organisé par l’UMP. Il n’est pas du genre à apprécier les bilans, quand ce ne sont pas les siens.
Pourtant le Président se vante à tous les vents d’avoir « réformé la France » plus que n’importe lequel de ses prédécesseurs.
Le grand thuriféraire Luc Châtel va jusqu’à affirmer lors du compte-rendu devant la presse mercredi 6 mai, que les deux premières années du mandat de Nicolas Sarkozy ont été marquées par le redémarrage de la « pensée universelle française« .
Pour un peu on se croirait revenu à l’époque bénie du Grand Timonier, Mao Dzeu Dong.
Quelles réformes ? Avant tout détricoter les acquis traditionnels considérés par ses amis oligarques comme des freins au développement. La lutte contre les 35 heures n’est qu’un symbole d’une volonté profonde, beaucoup plus vaste.
Le socle est une idéologie hyper libérale précise, mélange de l’Ecole de Chicago, de Reaganisme et de Thatchérisme : avec une obsession, libéraliser l’économie et la société française. En vérité jeter à bas toutes les structures contribuant à protéger peu ou prou les entreprises et les travailleurs, au profit d’un patronat et d’un capitalisme triomphants.
Au nom de la souplesse de gestion et des capacités d’adaptation, Il s’agit bien de détruire les acquis cumulés du Front populaire de 1936, du Gaullisme de 1945 et de la révolution sociétale de 1968.
L’hôpital, l’Université, les contrats de travail, tout doit passer par la moulinette sarkozyste.
Mais, alors que la crise économique historique s’installe, ses réformes tardent à produire leurs effets et à convaincre les Français.
A l’heure où le pays s’installe dans le chômage, le discours de Nicolas Sarkozy a du mal à convaincre. Contraint par le dérapage inquiétant des déficits publics de privilégier la relance par l’investissement, il est dénoncé à gauche pour avoir négligé le soutien à la consommation et oublié en route ses promesses de « président du pouvoir d’achat ».
Il se caractérise aussi par un entêtement qu’il appelle volontarisme.
« Les difficultés qui nous attendent en 2009 seront grandes » mais pas question de « rester immobiles », répète-t-il à l’envi, « la crise appelle à continuer les réformes, pas à les stopper (…) grâce aux réformes, nous sortirons plus forts de la crise ».
Il est bien obligé quand même de revenir à une certaine forme de dirigisme.
La méthode
Ce libéral est en vérité très autoritaire. Il supporte mal la moindre concurrence. Il lui faut écarter systématiquement tout rival possible dans le paysage médiatique
L’omniprésident veut tout, partout. Il est hyperactif, superprésent et omnipotent, toujours en mouvement, prenant la parole à chaque instant et décidant de tout.
De déplacements dans l’hexagone en visites à l’étranger, il a fait voler en éclats l’image « jupitérienne » d’un chef de l’Etat rare, donc forcément sage et respecté.
Ceux qui ne voyaient ( qui espéraient ?) dans cette agitation qu’un feu de paille de début de mandat en ont été pour leur frais. Nicolas Sarkozy se veut du souffle. Et loin de l’apaiser, la tempête économique qui s’est abattue sur le monde à l’automne dernier a boosté le tourbillon présidentiel.
Depuis qu’il a décrété la mobilisation générale contre la crise à Douai en décembre, le chef de l’Etat multiplie les sorties pour décliner, en régions ou à l’Elysée, le même discours.
Il continue d’afficher une foi inébranlable dans sa politique et sa méthode. « La relance par la consommation, ça ne marche pas » et « je n’ai pas été élu pour rester enfermé dans mon bureau ».
Il se vante d’avoir parfaitement mené l’Europe pendant son semestre de présidence, mais à y regarder de près ses succès sont modestes. Gaza ? La Géorgie ? Il est le seul à vraiment croire à son discours. Avec ses thuriféraires.
En vérité la méthode Sarkozy est remise en cause. A ceux qui dans l’opposition dénoncent depuis deux ans la « frénésie » du président se joignent désormais ceux de la majorité qui, comme l’ex-Premier ministre Dominique de Villepin, « n’attendent pas d’un président qu’il soit survitaminé (mais) sage ».
Des nuages ont voilé l’horizon. Sa peur provoque la peur. La longue crise sociale dans les Antilles, la multiplication des manifestations massives contre sa politique, ou encore l’entrée d’un concurrent de poids sur la scène internationale, le charismatique Barack Obama.
A droite, ses prétentions à renforcer la régulation de l’économie par l’Etat inquiètent le Medef et les libéraux. Et son refus de lever son très controversé « bouclier fiscal » irrite la frange sociale de son électorat.
« Depuis deux ans, la France a eu le courage de se réformer. Elle a bousculé les conservatismes qui, en la paralysant, la condamnaient à un déclin irrémédiable », a déclaré le chef de l’Etat lors de la « réunion républicaine » tenue à Nîmes (Gard).
Ce discours de Nîmes n’en a pas moins été accueilli par la presse avec circonspection. Et sa cote de popularité est faible.
Nombre d’observateurs n’en considèrent par moins que, deux ans après son arrivée à l’Elysée, Nicolas Sarkozy reste sans véritable rival dans l’échiquier politique français.
Sondage : mitigé
Face à cet empilement de difficultés, sa cote de popularité reste en berne. Une majorité de Français demeure mécontente du président, même si elle n’atteint plus l’étiage de sa période « bling bling » fin 2007.
Les Français jugent encore que Nicolas Sarkozy a de fortes qualités personnelles mais ils sont de plus en plus nombreux à critiquer le président, selon un sondage CSA publié mercredi par Aujourd’hui en France/Le Parisien.
Selon le sondage – qui établit une comparaison avec une enquête d’opinion de février 2008 – les Français jugent notamment Nicolas Sarkozy « dynamique » (85%, -3%), « Courageux » (75%, -1%), sachant « prendre des décisions difficiles » (66%, =) avec « le sens de l’Etat » (60%, +3%).
En revanche, les sondés sont 55% (+3%) à penser qu’il ne fait pas « un bon président » car pour 73% (+12%) d’entre eux il n’est pas « suffisamment à l’écoute des Français », pour 67% (+3%) il n’apporte pas de solutions aux problèmes des Français » et 54% (+11%) estimant qu' »il n’a pas de vrai projet pour la France ».
Publiquement, Nicolas Sarkozy assure ne voir dans ces sondages et le succès des récentes mobilisations syndicales que la traduction « normale » de l’inquiétude des Français face à la crise.