Un clavier mobilisé pour le français

Vous savez que je ne m’exprime en mon nom propre que par exception. Or, pour une fois, je mobilise mon blog et mon clavier pour exposer mon point de vue à propos des connaissances de Mon Président dans deux domaines précis, et fondamentaux : la langue française, partie inhérente de l’identité nationale française à laquelle Il tient tant, et le Droit, qu’il devrait parfaitement maîtriser en tant qu’avocat.

  • On doit le constater lors de chacune de ses interventions publiques, Mon Président Sarkozy n’a pas intégré les automatismes basiques de la langue. Le Canard Enchaîné prend un plaisir manifeste et malin à le souligner sans répit. Je ne choisirai qu’un exemple symptomatique. Dans le fil de ses propos lors de l’émission « La parole aux Français » sur TF 1 lundi 25 janvier, dans la même phrase il a asséné :

 » Ce sont nos principals concurrents, nos principals partenaires ».

Le correcteur automatique de mon ordinateur me signale dans l’instant la faute de grammaire grossière. N’importe quel élève de l’école primaire apprend que « principal » devient au masculin pluriel « principaux ». La répétition prouve que l’orateur ignore cette règle basique.

Les fautes du même acabit sont innombrables, les exemples peuvent être multipliés, à commencer par l’usage immodéré du « plein de… »

En tant qu’écrivain, je suis profondément choqué que Mon Président, qui devrait être notre modèle en matière de pratique linguistique, se laisse aller à de tels relâchements. La Constitution devrait-elle imposer un examen de grammaire à tous les candidats comme on contraint tous les postulants à la Nationalité française à démontrer leur bonne pratique de notre langue ?

  • Observation identique pour le droit. Mon Président manifeste une ignorance avérée des règles de droit les plus élémentaires. En matière de présomption d’innocence, pour commencer : dans deux affaires distinctes, à propos d’Yvan Colonna puis de Dominique de Villepin, le Président a déclaré les prévenus « coupables » bien avant le rendu des jugements. Si la motivation politique a peut-être inspiré ces positions, j’en suis beaucoup moins sûr à propos de l’Appel auquel a « renoncé » le Président après la relaxe de Villepin dans l’affaire Clearstream. Comme si l’avocat Sarkozy ignorait qu’une partie civile ne peut interjeter appel. Plus grave : ou bien il n’a pas écouté ses conseillers juridiques, ou bien il ne les a pas consultés. Qu’en pense son propre avocat, Maïtre Thierry Herzog, lui aussi si prompt à accuser ? Et le Procureur Marin, qui s’acharne dans les poursuites ?

Une question me turlupine : Nicolas Sarkozy a-t-il fréquenté l’école primaire (privée d’après sa biographie officielle) et la faculté de droit, comment a-t-il pu obtenir son CAPA (Certificat d’aptitude à la profession d’avocat) avec de telles lacunes ?

Une Réponse to “Un clavier mobilisé pour le français”

  1. Tita Says:

    Quand j’étais lycéen, on m’a expliqué que le langage était l’autre face de la pensée.

    De fait, aligner des fautes de français peut interroger sur la pensée de notre glorieux président.

    Puis, quand j’étais étudiant à la fac, j’avais une prof de psychologie clinique qui nous disait qu’il fallait obliger les enfants à ranger leur chambre. Pour elle, savoir ranger ses affaires permettait plus tard de savoir ranger ses idées dans sa tête et d’avoir donc les idées claires.

    Ne pas parvenir à ranger les mots dans la phrase interroge alors encore sur la clarté de la pensée de notre bien aimé.

    Est-ce méchant de penser cela ? Peut-être !

    Il n’en reste pas moins que plus tard encore, j’ai appris que le mode de communication et la façon de communiquer reflétait le rapport social à l’autre. On ne s’adresse pas de la même manière envers une personne qu’on respecte et une autre qu’on rejette. Faire des phrases correctes, c’est être soi-même correcte envers l’autre, du moins c’est le respecter puisqu’on cherche à en être compris en respectant les règles de la communication. C’est sans doute pour cela que bien des gens déconsidèrent ceux qui s’adressent à eux par moult fautes d’orthographe, de grammaire ou de syntaxe. Notre président nous déconsidère-t-il ?

    En conclusion On peut donc s’interroger si notre glorieux président n’a pas quelques troubles de la pensée. Si non, on peut quand même s’interroger sur le respect qu’il montre envers ses interlocuteurs.
    Remarquez bien, cher Philippe, que l’un n’empêche, hélas, surtout pas l’autre. Bien au contraire ! Et cela expliquerait tant de choses…

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