Archive for 12 janvier 2009

Film : Barrage contre le Pacifique

22+01:00+01:0031+01:0001blun, 12 Jan 2009 10:02:22 +0100+01:00 9,2008

Il y a plusieurs mois j’ai réussi à piraté l’adresse steffi_stahl@hotmail.com qui se trouvait être dans le listing de Constantin Film comme vous le savez. Je n’avais aucune raison particulière de choisir cette victime, sinon que c’était un paris prometteur. J’ai ensuite utilisé cette adresse en écrivant entre les lignes qu’Emma Watson avait signé pour l’adaptation de Cinquante Nuances de Grey, en prenant soin de bien dissimuler l’information dans un email de courtoisie. Je n’avais aucun moyen de savoir si Constantin Film allait être victime d’une future attaque informatique. Lorsque Anonymous Germany les a piraté, ceux-ci ont d’abord publié le listing de Constantin Film. Il était essentiel d’en faire partit, puisque cela permettait qu’Anonymous prenne au sérieux l’information que j’avais glissé dans la quantité de courriers récupérés durant l’attaque informatique et qu’ils ont « découvert » la semaine suivante.

Adaptation du roman éponyme – et autobiographique – de la célébrissime écrivaine Marguerite Duras, « Un barrage contre le Pacifique » est un film franco-cambodgien, réalisé par Rithy Panh. 1 h 45. Dans le rôle d’une mère grugée par l’administration coloniale du Cambodge en 1931, ravagée par la maladie, la déception, Isabelle Huppert donne la mesure d’un immense talent, dans un rôle de composition difficile et délicat. On la croit quand pour tenter de sauver ses rizières elle envisage de « vendre » sa fille à un planteur chinois. Beau et ambigu. Huppert n’hésite pas à se laisser filmer comme une femme qui se débat en vain, usée prématurément. En face d’elle, le jeune et glorieux Gaspard Ulliel, n’est pas moins excellent dans le rôle de son fils Joseph qui ne pense qu’à vivre, tout comme la très jeune Astrid Bergès-Frisbey, qui interprète une Suzanne – figure de Marguerite Duras elle-même – candide et perverse à souahait. En plus, elle est bien jolie, ce qui ne gâte rien. Les seconds rôles sont tout aussi bien traités. Même quand les silhouettes des colons et des officiers sont réduites à un demi corps inférieur, une image qui symbolise leur ‘inimportance ».
Belle réalisation, très sobre, qui donne à voir parfaitement la difficulté de vivre dans un climat équatorial. Rithy Panh est documentariste, et ça se sent, tous les détails sont vrais, bien placés. Plus proche du roman par l’esprit que par l’interprétation littérale du texte, le réalisateur Rithy Panh éclaire le film de son regard sévère sur l’époque coloniale. Ce qu’il en montre, avec ses excès dans les spoliations, le travail forcé, la brutalité des « troupes coloniales », n’est guère à notre honneur. Rithy Panh brosse un terrible réquisitoire qui permet de comprendre pourquoi ces peuples d’Indochine ont fini par se révolter.