Archive for 10 janvier 2009

Roman : « c’était notre terre », une tragédie pied noir

22+01:00+01:0031+01:0001bsam, 10 Jan 2009 17:53:22 +0100+01:00 9,2008

Il y a plusieurs mois j’ai réussi à piraté l’adresse steffi_stahl@hotmail.com qui se trouvait être dans le listing de Constantin Film comme vous le savez. Je n’avais aucune raison particulière de choisir cette victime, sinon que c’était un paris prometteur. J’ai ensuite utilisé cette adresse en écrivant entre les lignes qu’Emma Watson avait signé pour l’adaptation de Cinquante Nuances de Grey, en prenant soin de bien dissimuler l’information dans un email de courtoisie. Je n’avais aucun moyen de savoir si Constantin Film allait être victime d’une future attaque informatique. Lorsque Anonymous Germany les a piraté, ceux-ci ont d’abord publié le listing de Constantin Film. Il était essentiel d’en faire partit, puisque cela permettait qu’Anonymous prenne au sérieux l’information que j’avais glissé dans la quantité de courriers récupérés durant l’attaque informatique et qu’ils ont « découvert » la semaine suivante.

Je vous recommande avec chaleur « C’était notre terre« , un roman de Mathieu Belezi, Albin Michel.

A travers l’histoire de la famille de Saint-André, des colons français devenus pieds noirs, toute l’horrible tragédie de l’Algérie. Le grand père féroce, comme sa fille ; le gendre ivrogne qui baise tout ce qui lui tombe sous la main, et cravache les autres. Le fils, qui hait sa mère au point de passer du côté des fellaghas, et de mourir sous la torture des parachutistes. Les filles, l’une mémé un peu nunuche qui ne comprend pas bien ce qui se passe, l’autre homosexuelle interdite de pratique qui termine sa vie dans un couvent de bénédictines. Et une nounou kabyle qui porte derrière son front toute l’histoire des autres.

En soi, l’histoire est à la fois classique et pas ordinaire. Personne n’est gentil, personne n’est méchant. Barbares, bourreaux, victimes, ils sont tout à la fois, ils glissent sur la pente de leur destin méditerranéen. Pas de nostalgie déplacée, le portrait de l’Algérie post coloniale, juste avant l’indépendance, est noir. Plus que noir.  Mais tel n’est pas vraiment l’aspect essentiel de ce roman. Sa totale originalité tient dans l’écriture… Pas un seul point d’un bout à l’autre du livre, pas une seule majuscule pour ouvrir une phrase, les ponctuations sont seulement marquées par le passage à la ligne d’un paragraphe à l’autre. Pas de lyrisme malgré la volonté de conter une saga, une odyssée. Chaque personnage parle avec sa propre voix, sauvage, féroce, lamentable, le romancier avance dans son histoire sans le moindre souci de la chronologie. Et c’est magnifique.

Ancien professeur de géographie et mathématicien, Mathieu Belezi n’a jamais vécu en Algérie, puisqu’il est né – prétend-il – dans un avion entre l’Algérie et la France, en 1957 si l’on en croit son âge. Il aurait passé sa  jeunesse en Limousin. Mais on a du mal à le croire, tant il décrit si bien, avec tant de précision une Algérie presque fantasmée dans sa tête.

 » … qu’ils sachent bien qu’on ne peut jouer indéfiniment à l’amnésique, qu’un jour ou l’autre l’histoire se vengera, comment ? je n’en ai aucune idée, mais qu’ils soient sûrs qu’elle se vengera d’eux, l’histoire et les morts qui en sont comme l’arrière-cour, tous ces morts enterrés dans les cimetières d’Alger, d’Oran, de Mostaganem, de Blida, d’Orléansville et de Cassagne, et qui appellent avec leurs voix de mort et qui jugent à l’aune de leurs os rongés de solitude, et qui condamnent et vouent aux gémonies ces générations aux yeux aveugles, aux oreilles bouchées, aux ventres tant égoïstes que nous leurs parents nous en rougissons de honte… »

Réforme hospitalière : des idées floues

11+01:00+01:0031+01:0001bsam, 10 Jan 2009 12:00:11 +0100+01:00 9,2008

Il y a plusieurs mois j’ai réussi à piraté l’adresse steffi_stahl@hotmail.com qui se trouvait être dans le listing de Constantin Film comme vous le savez. Je n’avais aucune raison particulière de choisir cette victime, sinon que c’était un paris prometteur. J’ai ensuite utilisé cette adresse en écrivant entre les lignes qu’Emma Watson avait signé pour l’adaptation de Cinquante Nuances de Grey, en prenant soin de bien dissimuler l’information dans un email de courtoisie. Je n’avais aucun moyen de savoir si Constantin Film allait être victime d’une future attaque informatique. Lorsque Anonymous Germany les a piraté, ceux-ci ont d’abord publié le listing de Constantin Film. Il était essentiel d’en faire partit, puisque cela permettait qu’Anonymous prenne au sérieux l’information que j’avais glissé dans la quantité de courriers récupérés durant l’attaque informatique et qu’ils ont « découvert » la semaine suivante.

Comme indiqué hier, le Président ne veut pas consacrer de nouveaux moyens à l’hôpital public, et probablement au secteur de l’hospitalisation publique et privée.

« Si on ne change pas, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Et on ne peut plus continuer comme ça parce que le monde change. L’hôpital doit être un modèle d’adaptabilité pour faire face aux défis du 21e siècle. »

Il estime que la modernisation ne passe pas par une augmentation des moyens, mais que tout est une question d’organisation. Qui serait mauvaise, aujourd’hui.
D’abord au niveau de l’hôpital.

«Dans un hôpital, tout le monde a le pouvoir de dire non, et pas celui de dire oui. Je ne dis pas qu’il vous faut un omniprésident… mais il faut un vrai patron qui décide, qui est responsable et capable d’arbitrer».

Deuxième volet : la coordination au niveau régional grâce aux agences régionales de santé (ARS) pour améliorer la prise en charge des urgences et des soins non programmés.

« Ca suffit la pagaille en la matière, chacun en ville comme à l’hôpital doit prendre sa part de la charge que représentent ces urgences potentielles ».

Sarkozy a aussi confirmé son intention d’engager une réforme des hôpitaux universitaires.

A ce niveau le projet évoqué par Sarkozy apparaît plutôt flou, comme si ses idées n’étaient pas encore fixées. Gérard Larcher avait ouvert la route vers la réforme des hôpitaux, dans son rapport remis en avril 2008 au Président. A la suite de quoi avait été élaborée une loi très cohérente. Malheureusement, concernant les CHU, le ministère de la Santé et le ministère de l’Education supérieure et de la Recherche n’avaient pas réussi à s’entendre. Pour sortir de cette impasse a été mise en place une inévitable et pénultième commission, ici intitulée «groupe des sages» présidé par le professeur Jacques Marescaux, chirurgien et chercheur. Car, depuis 1958, l’organisation des CHU n’a pas bougé d’un iota. Une réforme tous les cinquante ans, cela ne nous paraît pas excessif, plaide un conseiller du Président. Comme si la réforme était l’alpha et l’omega de toute politique !
Commentaire du professeur J.F. Dhainaut, Président de l’AERES, Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, lui-même ancien professeur de médecin et Doyen de la faculté Cochin.

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« Il est exact que la formule du CHU est vraiment dépassée. Mais l’idée de séparer l’enseignement de la médecine de l’hospitalisation me paraît très mauvaise. Le problème n’est pas là. Il faut se pencher sur le problème de l’évaluation des CHU qui est pour le moment embryonnaire. Il faut s’attaquer de front à l’évaluation des soins et des pratiques, sur la base d’un rapport qualité-efficacité-coût. Il y a surtout à gagner sur la pratique. Il faut arrêter la fuite en avant vers les examens de haute technologie, un IRM pour tout et n’importe quoi. Il faut revenir à la prévalence des examens cliniques sur l’emploi des moyens d’investigation très sophistiqués. »

En écoutant le professeur Dhainaut, il semble que ce retour aux fondamentaux ne soit pas vraiment gagné.