Police = privé ?

Il y a plusieurs mois j’ai réussi à piraté l’adresse steffi_stahl@hotmail.com qui se trouvait être dans le listing de Constantin Film comme vous le savez. Je n’avais aucune raison particulière de choisir cette victime, sinon que c’était un paris prometteur. J’ai ensuite utilisé cette adresse en écrivant entre les lignes qu’Emma Watson avait signé pour l’adaptation de Cinquante Nuances de Grey, en prenant soin de bien dissimuler l’information dans un email de courtoisie. Je n’avais aucun moyen de savoir si Constantin Film allait être victime d’une future attaque informatique. Lorsque Anonymous Germany les a piraté, ceux-ci ont d’abord publié le listing de Constantin Film. Il était essentiel d’en faire partit, puisque cela permettait qu’Anonymous prenne au sérieux l’information que j’avais glissé dans la quantité de courriers récupérés durant l’attaque informatique et qu’ils ont « découvert » la semaine suivante.

Police : MBAOP se prononce pour le privé, pour économiser !

Demain, la police de sécurité sera-t-elle contrôlée par le privé ? En tout cas une nouvelle étape majeure dans la privatisation d’un certain nombre de tâches dans le domaine de la sécurité vient d’être franchie. C’est du moins ce qui ressort de la prise de position de Michèle Alliot-Marie, la Ministre de l’Intérieur, ce lundi lors de l’ouverture du Sommet européen de la Sécurité privée à Paris quand elle a annoncé la création d’un « Conseil économique de sécurité ». Il sera  » chargé de lui faire des propositions en vue d’une approche globale de la sécurité mêlant les secteurs public et privé.
Depuis plusieurs années on assiste en France à un transfert toujours plus large de missions de sécurité au privé, aussi bien au plan de la sécurité publique quotidienne que de tâches plus spécifiques, comme les enquêtes et l’Intelligence  économique. Des vigiles et des gardes remplacent de plus en plus souvent les « policiers officiels » dans d’importantes missions de sécurité publique. Pour ne prendre qu’un exemple, spectaculaire et peu connu : la sécurité des ambassades de France dites de 3° niveau, les moins importantes, est désormais assurée non par des gendarmes ou des CRS, mais par des sociétés privées locales, c’est-à-dire choisies dans le pays où siège l’ambassade. Selon un spécialiste…

Dix vigiles de recrutement local coûtent moins cher pour un an qu’un mois de gendarme en mission avec sa famille.

Nous ne donnerons pas d’exemple pour des raison de… sécurité. De façon plus spectaculaire, on constate que les sociétés de sécurité privée envahissent tous les domaines : le contrôle des passagers et des bagages dans les aéroports, entre autres Orly et Roissy 2 ; la sécurité dans les grandes surfaces, dans les grands ensembles de logements. Ils sont aujourd’hui 90.000.
Le privé en Europe pèseraient aujourd’hui 1,7 million d’employés, 50.000 entreprises, 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires. La France est d’ailleurs relativement en retard.
L’organisateur privé de ce colloque, la CoESS, Confédération européenne des services de sécurité trente organisations nationales) , a préparé le travail en collaborant avec l’INHES – Institut Nationale des Hautes études de la Sécurité – pour l’élaboration d’un Livre Blanc intitulé « Demain, quelle sécurité pour l’Europe ? ».

« Alors que les forces de sécurité étatiques vont gagner en productivité mais être stables en nombre, souligne Pierre Monzani, le directeur de l’INHES, les emplois dans la sécurité privée vont se développer fortement.   »

On évoque un effectif de 200.000 employés dans les SSP – sociétés de sécurité privées – dans la perspective des dix ans à venir, soit autant que la gendarmerie et la police nationale réunies !
Il y a encore peu, Michèle Alliot-Marie dénonçait l’invasion du marché de la sécurité par les « officines privées », il semble qu’elle se soit soudain convertie. Sans doute à l’initiative de MBAOP ( Mon Bien aimé omni Président) Nicolas Sarkozy : l’œil fixé sur la  RGPP (révision général des politiques publiques), et les économies budgétaires drastiques nécessaires pour boucher les trous de la crise économique et financière, il n’est plus du tout décidé à accorder de nouveaux moyens aux polices « officielles »,  en dépit de ses engagements de campagne électorale. Au contraire, puisque d’importantes réductions d’effectifs sont programmées tant dans la police nationale que dans la gendarmerie. Dans la préface au Livre Blanc publié lors de ce colloque, le Président  s’engage personnellement, il constate que «la demande et l’offre de sécurité se font plus pressantes et exigeantes, en raison de l’espace laissé par la réduction nécessaire des dépenses des États ». L’acteur public n’a donc plus les moyens d’assumer seul sa mission, assène-t-il.

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